La série WILL #3 La pyramide (1/2)
Adèle doit désormais retrouver plus d’épanouissement dans un métier qu’elle n’aime pas…
Mais qu’est-ce qu’elle n’aime pas exactement ? Pour l’aider à le savoir, nous explorons dans cet épisode un des outils les plus puissants de la méthode WILL : la pyramide des niveaux logiques.
Transcript
Intro
Will face caméra : Suite à la clarification d’objectif, Adèle souhaite finalement rester chez IFG encore au moins un an. Mais elle aimerait être plus épanouie, et pour cela, elle voudrait savoir si les projets qu’on lui propose vont lui correspondre. Pour l’aider, nous allons nous appuyer dans cet épisode sur un des outils les plus puissants de la méthode WILL, la Pyramide des niveaux logiques.
Je suis Will, créateur de la méthode éponyme qui permet aux salariés, managers et dirigeants de réconcilier humain et performance dans leur travail.
Dialogue
Will : Tu disais que ton projet actuel ne te correspondait pas du tout alors que c’est toi qui l’avais choisi. Qu’est-ce qui ne te correspond pas exactement ?
Adèle (un peu saoulée) : Y a tellement de choses qui vont pas que je ne saurais même pas par où commencer…
Will : Ok, je comprends… Pour t’aider à y voir plus clair, je te propose de te poser quelques questions qui vont te permettre d’identifier à quel niveau tu es alignée, ou pas, dans ton travail. Ça te va ?
Adèle : Ok !
Will (face caméra) : Comme lors de la clarification, je vais utiliser l’écoute active sur chacun des 5 niveaux de la pyramide, pour aider Adèle à conscientiser ses désalignements. Vous pouvez essayer de les repérer vous aussi !
Will : Pour commencer, j’aimerais simplement que tu me parles de ton environnement : où tu travailles, avec qui, tes horaires…?
Adèle : J’ai des horaires assez classiques, je passe beaucoup de temps en réunion et je travaille essentiellement avec mon client…
Will : C’est quoi, pour toi, des horaires classiques ?
Adèle : Je dirais 9h-19h… Même si sur ce projet, ça m’arrive parfois de finir plus tard, genre 21h. Et je dis parfois, mais en vrai ça serait plutôt souvent…
Will : Ah oui souvent ?
Adèle : En ce moment, c’est quasi tous les jours en fait. Et d’ailleurs ça devient très pesant parce que je ne vois quasiment plus ma fille…
Will : Ca doit pas être évident…Tu disais d’ailleurs que tu travaillais beaucoup avec ton client, ça veut dire qu’il y a d’autres personnes avec qui tu travailles aussi ?
Adèle : Ben oui, il y a aussi l’équipe interne, mais bon, je les vois pas beaucoup. C’est eux qui développent les applis qu’on vend aux clients.
Will : Tu les vois pas beaucoup ?
Adèle : Non, je ne les vois même pas tous les jours, alors que j’aimerais vraiment passer plus de temps avec eux.
Will : ok…Donc tu me dis que tu finis tard, que tu ne vois pas assez ta fille, que tu aimerais passer plus de temps avec l’équipe interne. Et donc comment tu te sens par rapport à tout ça ?
Adèle : Ben pas super : j’ai clairement un problème avec la gestion de mon temps, mais en même temps mon client est tellement exigeant que j’ai du mal à faire autrement…
Will (face caméra) : Le niveau de l’environnement, qui peut sembler trivial, fait déjà remonter un certain nombre de désalignements que vous, manager, pourriez aussi découvrir en faisant cet exercice avec un collaborateur. À ce stade vous pourriez avoir envie de donner des solutions, mais il est beaucoup plus aidant d’attendre d’avoir fait toute la pyramide. Nous allons donc passer au niveau suivant, celui des comportements.
Will : Je te propose maintenant que tu me racontes ce que tu fais concrètement dans ton métier.
Adèle : Oui, c'est assez classique pour du conseil. Je passe beaucoup de temps à coordonner les différentes personnes qui travaillent sur le projet côté client, même si ce n’est pas le plus gratifiant…
Will : Pas le plus gratifiant ?
Adèle : C’est pas là où j’ai ma plus grande valeur ajoutée, et en même temps si je n’étais pas là, honnêtement il se passerait pas grand chose… Donc c’est quand même important.
Will : Ok…et tu m’avais parlé de l’équipe interne, qu’est-ce que tu fais avec eux ?
Adèle (beaucoup plus enthousiaste) : Je leur partage la vision globale, les quelques retours utilisateurs que j’arrive à glaner, on valide ensemble les fonctionnalités à développer… Et ça j’aime beaucoup plus.
Will : ça se voit que ça te plait ! Par contre tu me disais aussi que certains soirs tu sortais à 21H, qu’est ce que tu fais quand tu restes au bureau ?
Adèle (elle s’assombrit de nouveau) : Ce que je déteste le plus : faire des prez de suivi que personne ne lit…
Will (léger blanc) : Ca doit être frustrant…Tu m’as parlé de tes activités avec le client, avec l’équipe interne, comment tu te sens par rapport à tout ça ?
Adèle : Mitigée… En fait, j'adore ce que je fais avec l’équipe interne, beaucoup moins ce que je fais avec le client. Surtout, je pense que je pourrais lui apporter beaucoup plus de valeur si je parlais directement à ses utilisateurs, mais il veut pas…
Will : Qu’est ce qui te fait dire qu’il ne veut pas ?
Adèle : Non mais c’est juste hyper compliqué, il faudrait remplir des formulaires, demander des autorisations… Du coup, j’ai jamais essayé.
Will (face caméra) : En tant que manager, si votre collaborateur est désaligné au niveau des comportements, vous pouvez modifier ses tâches, soit en les réattribuant, soit en lui en confiant de nouvelles. Mais encore une fois, attendons la fin de la pyramide avant d’agir. Passons désormais au niveau suivant, celui des “capacités”.
Will : Maintenant, j'aimerais que tu me dises quelles sont les compétences dont tu as besoin pour bien faire toutes ces activités ?
Adèle : Franchement c’est assez basique… De la patience, de l’organisation, ce qui n’est d’ailleurs pas mon fort, et aussi de ménager les susceptibilités.
Will : Et quelle compétence faut-il pour ménager les susceptibilités ?
Adèle : (elle réfléchit) Je sais pas… je dirais de la diplomatie… Peut-être même de l'intelligence émotionnelle, tu vois, pour comprendre les rapports de force, les jeux de pouvoir. (blanc). Et aussi de la résilience quand tu te rends compte que personne n'a lu ta fameuse prez..
Will : Patience, organisation, diplomatie, intelligence émotionnelle… D'autres compétences nécessaires ? Avec l’équipe interne par exemple ?
Adèle : Oui, peut-être du “ leadership ” pour embarquer tout le monde sur le projet… Et aussi la capacité à projeter les gens sur une vision.
Will : Ok, ça fait pas mal de compétences ! Qu'est ce que ça te fait de les avoir toutes listées ?
Adèle : En fait c’est pas si simple ce que je fais !! Je me rendais pas compte qu’il fallait autant de compétences, je pensais que c’était un vrai “ bullshit ” job.
Will (face caméra) : En tant que manager, cet étage des capacités vous permet souvent de redonner de la confiance à votre collaborateur en lui faisant conscientiser les compétences qu’il maîtrise. Et vous pourriez éventuellement le former sur celles qu’il ne maîtrise pas.
Conclusion Nous venons de voir les trois premiers niveaux de la pyramide. L’environnement (où, quand, avec qui), les comportements (quoi?) et les compétences (comment?).
En faisant de l’écoute active à chaque niveau, la pyramide permet de révéler les désalignements du collaborateur comme dans le cas d’Adèle, mais aussi de renforcer son alignement quand il se sent à sa place.
En tant que manager, il peut être tentant de vouloir les résoudre au fur et à mesure, mais il est préférable d’attendre d’être remonté au sommet de la pyramide avant de les traiter car la cause profonde d’un désalignement est toujours liée à un problème situé à un niveau supérieur.
Par exemple, il est inutile de former un collaborateur à une nouvelle compétence s’il n’en a pas envie (niveau des valeurs) ou s’il pense que ce n’est pas à lui de le faire (niveau du rôle).
Nous allons voir ces deux derniers niveaux dans le prochain épisode avant d’aider Adèle à se réaligner dans son métier.