La série WILL #5 L’heure de vérité
Il y a des tâches qu’Adèle subissait, persuadée qu’elle n’avait pas le choix. En travaillant sur l’outil de l’heure de vérité, elle découvre que changer un simple mot en remplaçant “je dois” par “je choisis… parce que” peut transformer sa manière de voir les choses.
Transcript
Will face caméra : En demandant à Adèle d’imaginer son projet idéal, nous avons réussi à recréer, virtuellement, de l’alignement à chaque niveau de sa pyramide. Dans cet épisode, nous allons voir comment passer du virtuel au concret grâce à l’heure de vérité.
Je suis Will, créateur de la méthode éponyme qui permet aux salariés, managers et dirigeants de réconcilier humain et performance dans leur travail.
Will : Tu me disais la dernière fois que tu ne pouvais pas travailler chez IFG comme tu aimerais, par exemple en étant plus en mode inventeur ou détective ?
Adèle : Ben non… Pour ça il faudrait déjà que je puisse parler aux utilisateurs du client et comme je te l’avais dit, il y a des process à respecter. Je dois faire des demandes, c’est hyper lourd, et donc je ne le fais presque jamais…
Will : tu dois ?
Adèle : Ben oui, je viens de te le dire, je suis obligée…
Will : ok dans ce cas là je te propose un petit jeu : remplace ton “je dois” par “je choisis de… parce que”.
Adèle : Si tu veux… Je choisis de faire des demandes parce que… J’en sais rien moi… je veux être en règle ?
Will : OK. En quoi c’est important pour toi d’être en règle ? Texte en bas à droite : “Astuce : demander “en quoi c’est important pour toi de…” pour remonter à la valeur racine.”
Adèle : Pour pas créer de vagues avec le client… et que le projet se passe bien… Et donc pour que ça se passe bien aussi pour moi…
Will : et en quoi c’est important pour toi que ça se passe bien ?
Adèle : Ben si le projet se passe bien, j’aurai une bonne évaluation à la fin de la mission… Je t’ai déjà dit que j’avais un côté bon élève !
Will : (en souriant) J’avais pas oublié… Et si tu as une bonne évaluation ?
Adèle : Je serai probablement promue et donc augmentée.
Will : Hum..
Adèle (révélation): HA! Et ben ça me facilitera mon projet immo dont je t’avais parlé quand on a fait la clarification…
Will face caméra : En tant que manager, L’heure de vérité peut vous permettre de redonner du sens à des tâches que vos collaborateurs ont l’impression de subir en leur montrant qu’elles peuvent quand même nourrir des choses importantes pour eux.
Nous allons maintenant passer à la deuxième étape de l’heure de vérité pour essayer de redonner à Adèle de la liberté dans ses choix.
Will : Et si tu parlais à tes utilisateurs sans forcément demander au client, il se passerait quoi ?
Adèle : Hum…normalement j’ai pas le droit…mais déjà j’aimerais bien demander aux gens du légal pourquoi il faut remplir ces formulaires pour parler aux utilisateurs, parce que je trouve ça lunaire ! Après, je pourrais aussi parler aux utilisateurs sans faire de demande… Mais si ça se sait…
Will : Je te dis pas de le faire, c’est purement théorique, mais si tu le faisais, il se passerait quoi ?
Adèle : En vrai j’en sais rien… Je pense que personne s’en rendrait compte. Et si en plus j’apprends des choses sur les problèmes des utilisateurs…j’imagine que le client serait… plutôt content. Mais il pourrait aussi me reprocher de ne pas lui avoir dit !!
Will : Encore une fois c’est théorique, mais juste le fait de savoir que tu pourrais faire autrement, ça te fait sentir comment ?
Adèle : Je me sens… Je me rends compte que j’ai peut-être moins les mains liées que ce que je pensais.
Will face caméra : Même si la situation reste la même, le fait d’avoir des alternatives donne à Adèle le sentiment de choisir ce qu’elle fait plutôt que de le subir. Faire autrement n’est pas forcément facile, mais devient possible, et ça change tout.
Will : J’imagine qu’il y a plein d’autres process qui peuvent t’empêcher de travailler à ta manière sur ton projet actuel. Mais quand tu choisiras ton prochain projet, qu’est-ce qui te permettrait de travailler comme tu le souhaites ?
Adèle : bonne question… Je ne sais pas trop…
Will : Déjà si tu changes de projet, est-ce que tu auras le même manager ou le même client ?
Adèle : Le client ,c’est sûr que non… Le manager, ça dépend… En fait, je te l’ai pas dit mais je suis déjà passée faire un tour au staffing pour voir les projets qui doivent démarrer et il y en a un qui traîne depuis des mois…
Will : Humm
Adèle : c’est un tout petit projet, avec un client pas sexy, personne n’en veut …
Will : pas sexy ?
Adèle : Non, c’est dans l’industrie… Avant notre discussion, je l’aurai jamais envisagé… Mais après tout ce qu’on vient de se dire, ça pourrait être au contraire être un super projet pour bosser à ma manière. Sexy ou pas, j’ai envie de te dire que je m’en fous maintenant. Ce client n’y connaît rien au digital, y a probablement aucun process en place ! Donc en fait, ça serait même le projet idéal par rapport à tout ce que l’on s’était dit pendant la pyramide…
Will : Et donc, qu’est-ce que tu voudrais faire ?
Adèle : Ben il faudrait que je me positionne dessus… Mais mon projet actuel est pas fini… Jeff ne voudra jamais me libérer…
Will : Jamais ?
Adèle : ben jamais… Il faudrait que je lui demande. D’autant que c’est lui qui a vendu cette mission, elle traine depuis des mois, il sera peut être soulagé qu’elle parte enfin. Mais ça veut dire que je vais devoir retravailler avec lui…
Will (face caméra) : Suite aux prises de conscience provoquées par la Pyramide, Adèle vient d’opérer un changement majeur dans sa manière de choisir un projet. Et si vous êtes attentif, vous avez peut-être remarqué que nous venons de basculer dans une clarification d’objectif, outil que nous avions vu dans le 2ème épisode ! Adèle vient juste de remonter un inconvénient : nous allons voir s’il est bloquant.
Will : Est-ce que tu as quand même envie de te positionner sur ce projet malgré l’inconvénient que Jeff soit à nouveau ton manager ?
Adèle : Je pense que oui… Comme c’est un tout petit projet, Jeff va me suivre de très loin et me laisser pas mal de libertés…
Will : et quand est-ce que tu te vois lui demander ? Comment tu sauras si tu as réussi ?
Adèle : il faudrait que je lui demande à notre prochain point… Que je le mette à l’ordre du jour, et qu’on l’aborde à la fin. Ou plutôt au début, sinon on risque de ne pas avoir le temps. Et je saurais que j’ai réussi s’il me dit qu’il va y réfléchir déjà.
Will : Ok. Et qu’est-ce qui pourrait t’aider ?
Adèle : L’écoute active ! Je pense qu’il risque de partir au quart de tour quand je vais lui demander, donc faut pas que je riposte, ça me permettra de prendre du recul et de mieux m’adapter à ce qu’il me dira.
Outro WIll (face caméra) Une grande partie de nos problèmes sont causés par notre interprétation des faits plus que par les faits eux-mêmes. Si modifier les faits est la plupart du temps impossible, notamment quand ils sont passés, en changer notre interprétation ne tient qu’à nous. Texte en bas à droite : “Notre interprétation de la réalité est souvent bien plus limitante que la réalité elle-même.”
C’est exactement ce que nous aide à faire l’heure de vérité. En nous incitant à remplacer les “je dois” par des “je choisis”, elle nous permet de regarder notre réalité sous un autre angle et de redonner du sens à certaines tâches que l’on pensait faire de manière contrainte.
En nous invitant à imaginer d’autres options possibles, elle nous redonne aussi un sentiment de liberté, même si l’on choisit de ne pas en faire usage tout de suite.
En tant que manager, si jamais vous ne pouvez pas réattribuer les tâches qui irritent le plus vos collaborateurs, nous vous invitons à réfléchir à la manière dont vous pourriez leur faire changer le regard qu’ils portent sur ces tâches.