La série WILL #7 Les interruptions
Adèle n’en peut plus : mails, coups de fil, collègues qui débarquent dans son bureau… Épuisée, elle a déjà essayé de se protéger : couper ses notifications, moins consulter ses messages… mais rien n’y fait. Pourquoi ? Parce que la volonté ne suffit pas pour lutter contre ces comportements addictifs. Il nous semble plus aidant de remplacer la volonté (“je ne dois pas répondre”) par l’envie (“je veux préserver ma sérénité / réussir à me concentrer…”).
Transcript
Will face caméra : Après avoir aidé Adèle à libérer du temps pour ses tâches les plus importantes avec l’Agendami, nous allons voir aujourd’hui comment l’aider à se protéger des interruptions.
Je suis Will, créateur de la méthode éponyme qui permet aux salariés, managers et dirigeants de réconcilier humain et performance dans leur travail.
Will : Tu me disais que tu recevais plein de mails à la minute. J’imagine que ce ne sont pas les seules interruptions que tu subis ?
Adèle : Je te confirme. Y a aussi plein de gens qui viennent me voir pour me poser des questions, comme Nadia qui fait les tests, ou le client pour une info… Je dis souvent que mon deuxième prénom c’est “JaiUneQuestion”...
Will : (rire) C’est un problème pour toi ?
Adèle : Bien sûr ! C’est épuisant.
Will : Et j’imagine que tu as dû essayer de te protéger ?
Adèle : J’ai essayé… Plusieurs fois, par exemple de moins regarder mes messages… Mais je n’y arrive pas…
Will (face caméra) : Adèle n’arrive pas à se protéger alors qu’elle semble en avoir envie. À votre avis, quel outil de la méthode pourrions nous utiliser pour comprendre le problème ? La pyramide bien sûr !
Will : Tu dis que tu n’y arrives pas, mais est-ce un problème de capacités ? Tu ne sais pas comment faire pour te protéger ?
Adèle : Si, je sais, il faudrait que je coupe mes notifications, que je dise aux gens que je suis pas dispo… Je pourrais aussi moins consulter mes mails…
Will : Donc le problème est plus haut : est-ce un problème de valeurs ? Tu ne veux pas moins consulter tes messages ?
Adèle : Là, tu soulèves peut-être un truc… C’est vrai que j’essaie d’être hyper réactive..
Will : En quoi c’est important pour toi d’être réactive ?
Adèle : Je ne veux pas que les autres soient bloqués à cause de moi… Donc peut-être le respect, la collaboration. J’ai aussi envie d’être bien vue … Toujours la reconnaissance.
Will : Donc tout ça est cohérent. Mais ça te demande énormément de volonté de ne pas répondre… Au bout d’un moment tu risques de craquer.
Adèle : Ah ça c’est sûr… Tu proposes quoi alors ?
Will : Et si tu remplaçais la volonté par l’envie ?
Adèle : C’est-à-dire ?
Will : Prenons le problème à l’envers : qu’est-ce que ça t’apporterait d’important pour toi de ne pas répondre à ces demandes ?
Adèle : hum… Déjà d’être moins interrompue… Donc je serais peut-être plus créative… Et surtout moins fatiguée… Donc une forme de sérénité. Et du coup plus de patience quand je rentre le soir pour m’occuper de Diane…
Will : Super ! Et c’est comme ça que tu remplaces la volonté (“je ne dois pas répondre”) par l’envie (“je ne veux pas répondre”). Et ça devient beaucoup plus facile.
Adèle : Je l’avais jamais vue comme ça… Mais par rapport à mon rôle de chef de projet : c’est quand même la base, non, d’être réactive ?
Will : Ça peut, c’est une manière de voir ton rôle, est-ce qu’il y en a pas d’autres ?
Adèle : hum… je suis aussi chef d’orchestre… Et c’est vrai que c’est lui qui impose la cadence, il ne la subit pas…
Will : Par exemple.
Will (face caméra) : Maintenant qu’on a agi sur les niveaux du haut de la Pyramide, on peut redescendre sur l’environnement avec l’exercice des Barricades pour aider Adèle à se protéger.
WIll : Quelles barricades tu pourrais mettre en place pour limiter toutes ces interruptions ? Tu m’as déjà parlé par exemple de couper les notifications
Adèle : Je pourrais attendre d’avoir plusieurs messages pour répondre plutôt que de le faire à chaque nouveau message…
Will : Exactement ! Répondre à un message au milieu d’une tâche c’est une interruption, mais en traiter plusieurs d’un coup, ça devient une tâche. Idéalement il faudrait le faire deux fois par jour…
Adèle (elle enchaine direct affolée) : Comment ça 2 fois par jour ??!! C’est impossible !
Will : (en souriant) Chacun son rythme, tu peux commencer par le faire toutes les heures, voire même juste le temps de terminer ce que tu es en train de faire. Tu penses à d’autres choses, par exemple avec les gens qui t'interrompent ?
Adèle : Ils me posent souvent les mêmes questions… Je pourrais faire un doc avec toutes les réponses et les renvoyer dessus… Mais je prends jamais le temps de le faire, mais du coup ça pourrait être un Succès du jour à mettre dans mon Agendami…
Will : Complètement ! Tu pourrais aussi “disparaître”, en t’isolant, en refusant des réunions ou en laissant ton téléphone dans ton sac.
Adèle (songeuse) : Franchement, je ne sais pas si j’arriverai à faire tout ce que l’on vient de se dire, mais je me rends compte qu’il y a pas mal de manières de se protéger, et rien que de le savoir, ça donne envie d’essayer…
Will : Super ! Justement, imagines que tu as réussi et que tu n’as plus aucune interruption qui vienne des autres…est-ce que parfois tu ne t'interromps pas toi-même ?
Adèle : C'est-à-dire ?
Will : Comme quand tu regardes ton tél sans but précis par exemple…
Adèle : Ha ça ! Ça m'arrive souvent, c’est horrible ! Et pourtant je me dis à chaque fois qu’il faudrait que j’arrête de le faire.
Will : Justement : si je te demande de ne pas penser à un ours blanc, qu’est-ce qu’il se passe ?
Adèle : ben, j’y pense direct...
Will : C’est pareil avec le téléphone.
Adèle : Qu’est ce qu’il faut que je fasse alors ?
Will : Il faut au contraire accueillir ton envie et la surfer, d’où le nom de l’outil que je te propose pour terminer : le surf des envies. Ça marche en trois étapes.
La première, c’est de conscientiser ton envie quand tu la sens monter pour casser le pilote automatique.
Adèle : C’est vrai que je m’en rends même plus compte quand je le fais… Mais du coup ça va me servir à quoi ?
Will : Ça va te permettre de comprendre ce qui t’a donné envie de consulter tes messages… C’est la deuxième étape
Adèle : Dur à dire, c’est tellement un réflexe… Je dirais stress, ennui… Curiosité ?
Will : Par exemple. Et ça te donne la possibilité soit d’y répondre par d’autres moyens, soit simplement de te préparer à surfer cette envie en la laissant passer. C’est la 3ème étape.
Adèle : C’est hyper dur !
Will : C’est vrai. Mais Il y a des techniques pour rendre ça plus facile, par exemple la respiration.
Adèle : La respiration ?
Will : Tu peux inspirer par le nez, plus profondément (il fait le geste)… Ça te permet de te calmer et d’être plus dans le contrôle.
Adèle : (songeuse) Ça a l’air facile quand tu en parles… Et j’imagine que tu vas me dire que je ne perds rien à essayer ?
Will : Exactement. Tu me raconteras la prochaine fois que l’on se verra ? Plus tu surfes une envie, plus ça devient facile. Et même si tu ne le fais pas parfaitement, ça ne peut que t’aider !
Outro : Les interruptions sont source d’erreur et de stress. En tant que managers, vous recevez sûrement de nombreux messages de vos équipes.
Les Barricades vous invitent à vous protéger des interruptions externes pour pouvoir vous plonger pleinement dans une tâche, condition nécessaire à la créativité.
Pour y rester, le Surf des envies vous apprend à résister aux interruptions internes en cassant le pilote automatique qui se met en place à force de répéter un comportement.
Commencez par des temps de déconnexion courts et constatez les bénéfices, notamment en termes de sérénité. Augmentez ensuite progressivement leur durée. C’est un cercle vertueux qui se mettra alors en place, pour vous, pour votre équipe, et pour votre entreprise.